Permission Marketing Emailing : Carrefour arrache l’opt-in partenaire à ses abonnés

Je vous invite à aller lire un excellent article de François Laurent de Marketing is Dead sur Carrefour ou l’art de mystifier.
Je lis souvent ses articles et coups de gueule, et nous avions été en contact puisque tous deux copiés numériquement lors de l’affaire Ziki.
Aujourd’hui j’ai reçu comme d’habitude le résumé de ses articles par emails et c’est là que je suis tombé sur cette perle de Carrefour.

Pour éclairer le contexte, je suis moi même client occasionnel de Carrefour et j’ai une assez bonne estime générale de cette enseigne. Malheureusement comme il n’y a pas de Carrefour proche de chez nous, nous sommes clients régulier d’un autre groupe.

Dans l’article de François, ce qui est édifiant, c’est le tour de passe passe opéré par l’enseigne pour arriver à faire basculer une partie de ses bases en opt-in partenaire.
L’envoi reprend 2 cases à cocher pour le permission marketing. La première est pour l’opt-in de l’enseigne (oui c’est débile vu que c’est déjà envoyé par email dans le cas de François) et la seconde case est pour l’opt-in partenaire.
Dans le premier cas, il faut cocher la case pour marquer son désaccord alors que pour l’opt-in partenaire, il faut cocher pour accepter !
Or avec toute la tartine que Carrefour écrit, bien peu de lecteurs vont lire en détail la tournure de la formulation, se basant sur la règle utilisée avec la première case à cocher. Un internaute un peu rapide va donc ainsi donner son consentement à l’opt-in partenaire alors qu’en réalité il voulait faire le contraire !

Carrefour nous arrache ainsi le précieux sésame pour notre boite email, d’une manière qui peut sembler déloyale mais toutefois légale.

Par contre on peut déjà présager du retour de bâton. Les campagnes envoyées pour le compte des partenaires risquent de trouver porte close comportementalement parlant, et le niveau de plainte risque de gonfler. Quand on sait que le comportemental des campagnes pèse de plus en plus sur la déliverabilité, c’est sans doute une mauvais route que Carrefour a emprunté.

Je vous conseille, si ce n’est pas déjà fait, d’aller lire l’article de François, et pour réviser vous pouvez également aller lire la définition de l’opt-in et opt-out, ainsi que la psychologie de la réception d’un email. On ne peut malheureusement que constater que ces 2 articles restent d’actualité 🙁

Edit du 12/05 : Je clarifie un peu suite aux divers emails reçus.
Ce que je déplore dans ce cas, ce n’est pas le texte de la seconde partie, qui effectivement est une formulation classique pour de l’opt-in. Si la seule case à cocher avait été celle ci, il n’y aurait rien eu à redire et ce billet n’existerait pas. Ce qui est déloyal à mes yeux, c’est de changer les règles en cours de route entre la première et la seconde formulation, induisant les abonnés en erreur quand au résultat de la seconde coche.
Après comme on me l’a fait remarqué par email, c’est vrai que tout est clairement écrit. Si l’Internaute ne lit pas tout et ne tente pas de tout comprendre…
Oui mais tant qu’à faire, je préfèrerais être dans un monde ou je n’ai pas à être 100% du temps sur mes gardes parce qu’on veut m’arnaquer 🙂

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5 Commentaires

  1. Soumis le 26 mai 2009 à 10:31 | Permalien

    Je ne peux me positionner sur le fait que Carrefour l’ait fait sciemment ou non pour induire en erreur l’internaute.
    Tarvaillant dans la com, je sais par expérience que nous pouvons être particulièrement roublards. Toutefois, je sais également que nombre de dossiers arrivent en charette et que parfois vitesse et précipitation ne font pas bon ménage et qu’un manque de logique dans le dossier finale peut arriver (une fois on coche, une autre fois non…).
    Cependant, je suis surprise que Carrefour essaye d’arnaquer non pas pour alimenter sa base mais celle de ses partenaire
    (à moins d’un accord financier par adresse). De plus, les annonceurs savent désormais qu’il faut respecter l’internaute car l’opt in forcée susciste de tels levers de boucliers que je ne perçois pas l’intérêt de cet enseigne à prendre un tel risque.
    Maintenant, je voudrais surtout réagir à deux choses sur lesquelles je souhaite vous interpeller : la tartine de texte et le découragement de l’internaute face à celle-ci.
    Premièrement, la loi et les associations de consommateurs) voulant protéger les consommateurs nous imposent des tartines et des tartines de mentions juridiques qui sont souvent peu compréhensibles. Du coup on arrive à l’effet inverse : c’est moins clair et les gens ne lisent pas donc ne sont pas mieux informés.
    Deuxièmement, arrêtons d’infantiliser les gens et de trouver des excuses à leur paresse intellectuelle.
    Infantilisation avec la prochaine loi sur les crédits qui va imposer grosso modo une mention juridique supplémentaire : faire un prêt vous engage à le rembourser (non mais sans blague, quelle info !). Excuse car nous sommes des adultes réfléchis, responsables alors stop au discours : c’est trop long à lire. Quand je vois le temps que passe les consommateurs pour acheter un écran plat par exemple (comparatif des fiches techniques, recherche du meilleur prix sur Internet, collecte d’avis d’internautes…) et que pour signer un contrat d’assurances ils ne prennent aps 5 secondes pour le lire et après ils crient à l’arnaque, je dis stop : vous signez, vous vous engagez, prenez le temps de lire ce pour quoi vous accordez votre signature. Non tous les contrats d’assurance ne sont pas des arnaques, mais oui il ya des exclusions (parfois imposées par la loi, parfosi imposées par la raison), oui il y a des franchises (c’est plus cher si vosu n’en voulez pas)donc lisez avant de signer. Quand vous signez une assuarnce (ou autre) ne comparez pas que el prix, comparez les garanties, prenez le temps de vous faire expliquer votre taux de couverture, lisez votre contrat (vous le faîtes bien pour uen télé). Bref c’set un coup de gueule contre une société du prétendu risque zéro où tout doit être prémaché à l’extrême et où le moindre effort de lecture est perçue comme une tentative d’arnaque.
    Responsabilisez-vous.

  2. Soumis le 5 janvier 2010 à 14:58 | Permalien

    La collecte de manière déloyale, et c’est semble t-il le cas, est contraire à la loi informatique et libertés! et pis c’est tout!!!! ;o)))

  3. Soumis le 14 décembre 2011 à 11:18 | Permalien

    Vous auriez l’article de loi qui parle de l’optin partner plz ?
    Impossible d’y mettre la main dessus..

  4. Soumis le 4 janvier 2012 à 10:16 | Permalien

    Bonjour Charles,
    Content de voir que tu es maintenant sur Lorient; nous aurons peut-être l’occasion de nous y rencontrer. Tous les posts sur l’opt in sont très intéressants. Je voulais savoir si tout ce que vous dites est valable en France uniquement ou si tout ceci s’applique également aux pays européens?

    Merci encore pour la qualité de l’information fournie sur ton site.

    Cedric

  5. Soumis le 4 janvier 2012 à 10:32 | Permalien

    Bonjour Cédric,

    Il n’y a pas encore de législation européenne sur l’opt-in et ses caractéristiques qui diffèrent selon les pays.
    Certaines CNIL commencent à prendre le taureau par les cornes et il me semble qu’en espagne, ils commencent à dresser des contraventions en cas de spam et les montants se voient assez important pour qu’ils soient dissuasifs. Lors d’une rencontre avec la Cnil à la fin de l’année 2011, ils nous annoncaient qu’ils allaient avoir plus de moyens en 2012 et donc que la chasse aux infractions allait pouvoir commencer.
    Nous verrons ce que cela donne 😉

    Le meilleur moyen d’être juste vis à vis de l’opt-in, c’est de se mettre dans la peau de la personne qui va recevoir le mail et qui n’en a pas envie.
    Voir aussi l’article sur le graymail qui est la chasse que les webmails commencent contre les mails légitimes mais non désirés.

One Rétrolien

  1. […] faire prendre un certain nombre de libertés à certains groupes. Après avoir été choqué par la manoeuvre de Carrefour pour arracher l’opt-in partenaire à ses abonnés, Orange va encore plus loin vu qu’ils […]

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