Emailing + Covid-19 = la fête du slip ?

Nous venons de traverser une période difficile dont nous ne prenons pas encore pleinement conscience de l’impact qu’elle va avoir sur l’ensemble de nos vie. Snipemail ayant pour vocation l’analyse de ce qui impacte l’emailing, certains comportements inhérents au Covid-19 trouvent donc leur place ici. 🙂

Les entreprises sont impactées économiquement

Cela n’a échappé à personne, les entreprises sont très durement impactées et leur sinistrose n’est pas seulement une vue de l’esprit. L’impact sur le chiffre d’affaire est présent, important voir massif pour certains. Les ventes sont tellement tendues que le moindre prospect, la moindre vente, la moindre bouffée d’oxygène en somme, sont perçus comme un réapprovisionnement du rayon pâtes.

De #nopainnogain à #questiondesurvie

La délivrabilité est fragile, les lecteurs ici le savent. J’ai pu observer quelques comportements qui, s’ils n’étaient pas les symptômes de la gravité de la situation, prêteraient bien à rire.

J’ai eu des demandes de prestations urgentes où l’on me demandait de shooter sur 10 ou 20.000 adresses. C’est souvent la même histoire ou en tout cas les même éléments qui reviennent dans le dossier :

  • Le routeur habituel les a bloqué sans raisons
  • La provenance des bases est confuse (fichier retrouvé, nouveau commercial, on exploite enfin les données qu’on a en interne, etc.)
  • La provenance des bases peut aussi être assumée (scraping sur le net, aspirateur de données, pluggin collecteur, et même piratage d’un concurrent ! etc.)
  • Toujours le même objectif, (très/trop) court terme : Faire du chiffre !
  • les dommages collatéraux sont connus : IP blacklistées, domaine brulé, réputation bousillée, conséquences des plaintes
  • Le RGPD, on connaît mais on s’en fout !
  • on veut faire de l’emailing en mode #nofuture parce qu’on ne sait pas si on sera encore là demain.

Ayant plus de temps que d’habitude, j’ai pu parfois discuter assez longuement avec ces personnes. J’ai noté quelques passages chocs, mais ces conversations étaient vraiment symptomatique d’un syndrome « marche ou crève ».

Un contact téléphonique quand on lui explique qu’il faut le consentement avant tout envoi personnel

Rien à foutre du RGPD, je dois faire du chiffre tout de suite ou je coule ma boîte

Un autre contact, quand je lui explique que shooter sur une base scrapée illégalement, j’assimile cela à une mission de mercenaire

Tu peux appeler cela être un mercenaire, je m’en fous de comment t’appelle ça, je veux que tu me rapporte du fric

Un contact qui veut faire appel à un « vrai professionnel » mais pour faire la même chose que les « tocards » qu’il reçoit par email. Oui, il veut le blacklist d’IP, le brulage de domaine, et la réputation bousillée, tout pareil, mais par un pro 🙂

Tous les mails que je reçois, ils ont l’air d’être des rigolos, et moi je veux faire appel à un gars top number one

Non seulement il a piraté la base client de son concurrent, mais il a vraiment une dent contre lui.

Ok, je comprends que c’est dangereux de le faire pour moi. Mais est ce qu’on peut envoyer avec le nom de mon concurrent ?

Ce ne sont que quelques exemples, des demandes téléphoniques issues de cette ère Covidesque, pré mais surtout post-confinement. J’avais de temps en temps des appels de clients fantaisistes, mais je constate une importante recrudescence à mon niveau. Je filtre énormément les demandes téléphoniques, les premières questions suffisent généralement à identifier si le client est compatible avec ma vision de l’emailing et l’envie de déployer une stratégie pérenne.

Tu veux de la fraîche ?

C’est la principale demande des prospects, il leur faut de nouveaux leads pour faire de la croissance externe. C’est une vision tronquée de la réalité du terrain, basée sur la croyance que le monde d’avant va revenir et que nous continuerons de fonctionner de la même manière.

Il n’y a pas de remise en question des contenus envoyés. Je ne parle pas du texte d’accompagnement, mis à jour à la sauce Covid, ni du respect des mesures sanitaires. Je parle de l’absence de valeur ajoutée pour la personne qui reçoit le mail.

On a tout bien fait comme il faut, on à un paragraphe qui dit que nos employés portent des masques, des gants et respectent les gestes barrière.
Le reste du mail ? Non, c’est le même qu’avant.

Un contact conscient des changements apportés par le Covid-19 dans sa manière de communiquer. Ou pas…

Il y avait un bon coup à jouer, lors de cette crise. Rendre vos emailing plus humains, vous intéresser aux personnes et pas juste à ce que vous leur vendez.

Tu vas bien ?

Le sens de « tu vas bien ? » à changé, il a pris une couleur plus humaine, profonde, issue du partage des difficultés vécues ensemble, solidairement.
Vos clients vous font vivre, mais quand vous êtes vous soucié sincèrement d’eux, en tant qu’humain ? Ceux qui ont pu apporter cette touche humaine dans leur communication, surtout en B2B où il n’y a pas spécifiquement de rapport à la marque comme avec les particuliers, auront gagné une part pouvant peser dans la balance lors d’arbitrages futurs.

Là encore, c’est pas juste du wording dans votre communication. C’est pas « Tu vas bien ? Au fait je déménage et j’ai besoin de bras demain » ou « Tu vas bien ? J’aurais besoin que tu me prêtes ta tronçonneuse ». Non, ça doit être le centre du sujet et pas juste une introduction commerciale 😉

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