Les lecteurs de Snipemail connaissent déjà le problème du blacklisting des emails, sujet souvent évoqué. Au risque de choquer certains d’entre vous, ceci n’est pas le plus grave. Il existe un problème bien plus important que le fait qu’une partie de vos emails promotionnels n’arrivent pas à destination, oui je vous l’assure !
Ce problème est le blacklisting des emails de service. C’est très sournois et je dois vous avouer qu’il ne m’était pas apparu d’une manière flagrante que depuis quelques mois.
Un email de service, c’est un email qui est envoyé automatiquement par votre site en réaction à une action ou un événement. Ce sont les emails d’alerte, les emails de confirmation d’inscription, de confirmation de commande, de confirmation d’expédition avec l’habituel code de tracking (si vous ne tracez pas vos colis, vous avez un autre problème mais qui ne sera pas traité ici), … bref votre site web envoie beaucoup d’emails automatiquement et ces emails là, qui participent pourtant à la fondation d’une bonne relation avec vos clients, ces emails là ne sont absolument pas suivis. Combien sont effectivement délivrés ? Combien sont ouverts ? Bien peu de responsables ont été capables de me répondre. Et vous ?
Pourquoi ces emails de services seraient ils blacklistés ? Les raisons peuvent être nombreuses mais ce sont souvent les mêmes problèmes qui sont récurrents :
Une adresse IP partagée car le serveur est mutualisé. Vos voisins (ou vous-même) avez fait blacklister l’IP et du coup vos emails de service sont impactés eux aussi
Une stratégie emailing non professionnelle vous a fait utiliser des bases pas assez propres qui ont rencontré des taux de mises en spam trop important.
En fin de compte, toutes ces raisons sont déjà listées sur Snipemail et peuvent induire une mise en spam des campagnes d’email
A cela, ajoutez les effets domino que peuvent induire vos emails répétés d’alerte, de confirmation, etc. C’est parfois ces emails généralement peu personnalisés dans leur contenu, et souvent peu travaillés en termes d’emailing, qui accélèrent la mise en blacklisting initiale du serveur.
Que faire si mon serveur est blacklisté ?
– Premier réflexe, vérifier vos emails de service pour identifier les problèmes pouvant induire une mise en spam technique.
– Si vous êtes sur un serveur mutualisé, investissez dans un dédié où vous serez le seul à utiliser l’IP. Ainsi les futurs problèmes ne pourront venir que de votre fait. (Si vous ne savez pas où trouver un serveur dédié infogeré, contactez-moi)
– Ensuite, revoir votre stratégie d’envoi pour limiter au minimum la pression marketing subie par vos utilisateurs. Plusieurs alertes par jour sont elles vraiment nécessaires ?
J’ai ici en mémoire le cas d’un responsable de site d’enchère qui envoyait des alertes lorsqu’on participait à une enchère, mais surtout qui continuait à nous alerter sur les enchères équivalentes. Même si "marketinguement" parlant cela peut avoir un intérêt, question pression marketing, les déclarations en spam explosent.
– Passez en revue vos pratiques en emailing de fidélisation, pour lever là aussi tous les lièvres qui peuvent traîner et qui vont entacher votre serveur.
Les solutions qui s’offrent à vous :
– Première solution, vous remettez à plat tous les éléments qui influent sur votre emailing et vous appliquez scrupuleusement les règles pour un emailing propre (base propres, respect de la pression marketing, contenus intéressants, etc.) Une fois que toutes vos pratiques sont redevenues quasiment virginales, vous pouvez partir dans une longue croisade pour faire whitelister votre serveur. C’est un long chemin, semé d’embûches car malheureusement tous les FAI et webmails n’acceptent pas toujours d’intégrer en whitelist les serveurs privés, leur préférant les professionnels, censés être plus mâtures dans leur approche de l’emailing. En plus, une fois intégré dans une whitelist, ce n’est pas définitif. Selon les règles propres à chaque FAI, en cas de manquement répétés, vous vous retrouvez supprimé de la whitelist. A chacun de vos envois, d’une manière répétée, il faut traiter tous les retours afin de faire lever tous les cas problématiques de NPAI (soft et hard) de suspicion de spam (spam technique) et de déclaration en spam (spam déclaratif). Bref un beau micmac qui prend généralement pas mal de temps.
– Seconde solution, vous faites appel à un prestataire spécialisé. Grâce à une API, vous allez pouvoir plugger vos flux d’information à son serveur blanc et du coup, tous vos emails se voient blanchis. Attention toutefois, vos pratiques en emailing doivent être irréprochables parce que le système ne doit pas se transformer en machine à spam blanchis. Ensuite il vous faudra développer toutes les commandes gérant vos flux mais un bon professionnel doit s’y retrouver assez facilement avec les API. Les commandes étant codées en dur, il faut faire un bon cahier des charges qui prendra en compte les besoins actuels mais qui appréhendera également les besoins futurs pour ne pas se retrouver à être perpétuellement en développement.